Mer Méditerranée

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Informations provenant du rapport d'activité international.

La recherche et le sauvetage en mer 

Des lois de plus en plus punitives visant les opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée ont contraint le navire de Médecins Sans Frontières (MSF), le Geo Barents, à cesser ses activités en 2024. Entre-temps, ces activités ont repris en novembre 2025, avec un nouveau bateau.

En 2024, plus de 1 690 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée centrale1. C’est le deuxième bilan le plus meurtrier depuis 2017. Par ailleurs, les interceptions et retours forcés vers la Libye et la Tunisie ont augmenté, révélant la véritable raison de la baisse annoncée des arrivées en Italie. L’adoption formelle du Pacte de l’Union européenne sur les migrations et l’asile, entré en vigueur en juin, a encore durci les cycles d’exclusion et d’abus aux frontières extérieures de l’Europe.
 

Ce même mois, l’équipe de MSF à bord du Geo Barents a récupéré les corps de 11 personnes après une opération de recherche en mer qui a duré neuf heures, qui illustre une fois de plus des effets de la violence des pratiques frontalières et de l’inaction délibérée des États européens en Méditerranée centrale. Toute l’année, notre équipe médicale a traité des personnes survivantes souffrant d’hypothermie et déshydratation en lien avec les conditions de vie en mer, et de brûlures causées par le contact de la peau avec le carburant mélangé à l’eau de mer. L’équipe a aussi soigné les conséquences physiques et psychologiques de l’extrême violence que ces personnes ont vécu : blessures, handicaps physiques, troubles psychologiques et maladies sexuellement transmissibles.

Les lois et pratiques italiennes punitives visant les activités humanitaires en mer ont entraîné une baisse considérable du nombre de personnes que le Geo Barents a pu secourir en 2024. En effet le navire a été bloqué au port pendant près de quatre mois. En conséquence, MSF a dû suspendre ses opérations de recherche et sauvetage en décembre. Mais nos équipes sont déterminées à retourner en Méditerranée centrale dès que possible. 

carte de la zone d'intervention
28 août 2022 : quatrième sauvetage en moins de 48 heures.

Le navire de sauvetage de MSF en 2024 : le Geo Barents

Depuis le début des actions en Mer méditerranée, huit navires MSF différents ont contribué à secourir plus de 92.000 personnes. Le Geo Barents, a pris en charge des milliers de survivants.

Après chaque sauvetage, notre équipe au sein du Geo Barents fournit une assistance médicale et psychologique aux personnes en détresse. Nous soignons l'hypothermie, la déshydratation et le mal de mer, conséquences des conditions éprouvantes de ces embarcations de fortune.

Les patients souffrent également de brûlures causées par un contact prolongé avec le carburant des bateaux, ainsi que d'infections cutanées et de douleurs générales, auxquelles s’ajoutent les blessures liées aux conditions inhumaines subies dans les centres de détention en Libye.

De nombreuses personnes ont également rapporté avoir été soumises à des niveaux extrêmes de violence, y compris de la torture et des violences sexuelles, dans leur pays d'origine et/ou dans les pays de transit.

Le bateau GEO BARENT en Méditerranée, le 11 novembre 2021

Des politiques restrictives qui freinent les opérations de sauvetage

Les nouvelles politiques et pratiques adoptées par les autorités italiennes ont engendré de nombreux obstacles aux opérations humanitaires de sauvetage en mer. Les navires des ONG sont désormais contraints de retourner au port après chaque opération de sauvetage, ce qui les oblige à ignorer d’autres alertes concernant des bateaux en détresse.

MSF CONTINUE SON COMBAT
Médecins Sans Frontières dénonce les conséquences meurtrières des politiques migratoires européennes et le manque de routes migratoires sûres et légales.

MSF appelle les institutions européennes et les États membres à donner la priorité à la sécurité des personnes arrivant sur les côtes européennes.

MSF exige l’arrêt du soutien matériel et financier des garde-côtes libyens et des retours forcés vers la Libye, où la torture et la maltraitance des migrants a déjà été publiquement prouvée.