5 choses à savoir sur les réfugiés sud-soudanais au Soudan
1. le Soudan continue d'accueillir un grand nombre de réfugiés sud-soudanais
Environ 2,2 millions de sud-soudanais vivent actuellement dans les pays voisins du leur, où ils ont dû se déplacer à la suite de la guerre civile. Selon le HCR (l'Agence des Nations unies pour les réfugiés), il y a actuellement plus de 861.000 réfugiés sud-soudanais au Soudan. Seul l'Ouganda en compte davantage.
« En 2017, j'ai fui avec ma famille vers le Nil blanc à cause de la guerre dans mon pays. Il nous a fallu un mois pour atteindre le Soudan à pied. Certains de nos enfants sont morts en cours de route, parce qu'il n'y avait pas assez de nourriture et d'eau, et à cause de l'exposition au soleil », explique Julia Odok, une réfugiée sud-soudanaise de Malakal.
2. Dans les camps, les besoins humanitaires sont particulièrement importants
Dans les camps de réfugiés, il y a peu d'eau potable, peu de travail rémunéré, une liberté de mouvement limitée et une alimentation insuffisante. Par conséquent, une partie du travail de nos équipes consiste en une promotion de la santé auprès des familles réfugiées. Elles cherchent notamment à identifier les enfants souffrant de malnutrition, et sensibilisent aux maladies telles que le choléra, la tuberculose, le VIH et le paludisme.
« La vie est difficile. Nous n'avons rien : pas de maison, pas d'argent et pas de travail », confie Julia. « Tout ce que nous pouvons faire, c'est nous asseoir et attendre. Nous recevons des lentilles et du sorgho [une céréale] tous les mois, mais rien d'autre. On ne peut pas manger des lentilles tous les jours. Cela rend les enfants vulnérables aux maladies ».
3. La plupart des maladies sont liées aux mauvaises conditions de vie
Notre hôpital à Al Kashafa dessert 8 camps et villages environnants. La plupart des problèmes médicaux rencontrés par les réfugiés sont causés par les mauvaises conditions de vie dans les camps, qui sont surpeuplés. En effet, nos équipes soignent des patients souffrant de malnutrition, de diarrhée, d'infections respiratoires (dont la tuberculose), de paludisme, ou encore de maladies de la peau. Nous fournissons également des soins de santé mentale aux personnes traumatisées par la violence qu'elles ont subie.
4. Des pics récurrents de malnutrition
Le manque de nourriture, combiné à de mauvaises conditions de vie, entraîne des pics saisonniers de malnutrition. En 2019, nos équipes ont soigné près de 1000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition sévère. « La malnutrition augmente de juin à septembre. C'est ce qu'on appelle la « période de soudure », c’est-à-dire la saison des pluies durant laquelle il n'y a rien à récolter », explique la nutritionniste Zakina Adam. « Certains enfants souffrant de malnutrition viennent avec d'autres problèmes médicaux, tels que la diarrhée chronique, la pneumonie ou les maladies de la peau. Tout cela aggrave leur condition ».
5. Afin d’aider au mieux la population, nous avons ouvert un nouvel hôpital !
En décembre 2019, nous avons ouvert un nouvel hôpital de 85 lits dans l'État du Nil blanc (au sud-est du Soudan), afin d'étendre les services existants et d'améliorer la qualité des soins de santé pour les réfugiés sud-soudanais et la communauté locale. Notre hôpital, situé dans le camp de réfugiés d'Al Kashafa, fournit des soins de santé primaires et secondaires aux patients souffrant de maladies complexes, telles que la malnutrition sévère dont souffrent les enfants, ainsi que les maladies infectieuses chroniques comme le VIH et la tuberculose.