Malawi : après la tempête Ana, plus de 152 000 personnes déplacées vivent dans des conditions désastreuses
Lundi 21 février 2022
Le 24 janvier 2022, la tempête tropicale Ana touchait terre au Malawi. Plus de 945 000 personnes ont été affectées directement, 45 sont décédées et des dizaines de milliers de personnes ont été privées d’accès à la nourriture ou à l’eau potable. Sur place, les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent en collaboration avec le ministère de la Santé pour apporter un soutien médical et matériel.
152 000 personnes déplacées sont réparties dans des camps et ont besoin d’aide
Le sud du Malawi, la région la plus durement touchée par la tempête tropicale Ana, doit se reconstruire. Les vents destructeurs et les crues soudaines ont emporté des routes, endommagé l'alimentation électrique et laissé de nombreuses familles sans abri. À l’intérieur du pays, 152 000 personnes sont déplacées et réparties dans 178 camps, où ils ont désespérément besoin d'aide.
Certains camps de 2 000 personnes ne disposent que de 10 latrines
« Les familles - certaines avec cinq enfants ou plus - ont perdu leurs maisons et leurs stocks de nourriture et vivent désormais dans des camps sans abri ou dans de très mauvaises conditions », explique le Dr Narine Danielyan, coordinatrice médicale de MSF. « Les gens n'ont qu'un accès limité ou inexistant à l'eau, et l'assainissement est catastrophique. Certains camps de 2 000 personnes ne disposent que de 10 latrines et parfois les zones de baignade sont également utilisées comme latrines. »
Les risques d’épidémies comme le choléra augmentent
Dans les camps de déplacés, le manque d'hygiène, la surpopulation et les mares d'eau stagnante représentent un risque énorme d'épidémies, en particulier dans un district comme Nsanje où le choléra est endémique. L'augmentation des cas de paludisme est également préoccupante.
Les médicaments essentiels viennent à manquer et les structures de santé sont endommagées
« Le système de santé du Malawi, qui souffre d'une pénurie chronique de médicaments essentiels, d'une grave pénurie de personnel de santé et d'installations sanitaires endommagées, a besoin de notre soutien urgent », explique Dr Narine Danielyan.
Dans le sud du pays, MSF travaille en étroite collaboration avec le ministère de la Santé
Nous apportons notre soutien dans les camps de déplacés :
Nous fournissons un support logistique, des médicaments et du personnel dans les cliniques mobiles déployées par le Ministère.
Nous participons à la surveillance épidémiologique et à l'orientation des patients vers les structures de santé adaptées.
Les équipes MSF travaillent pour améliorer l’accès à l’eau et l’assainissement et distribuent des articles d’hygiène essentiels
Après avoir mis en évidence le besoin urgent de latrines, de douches et d'approvisionnement en eau potable, plusieurs membres de l’équipe MSF travaillent à améliorer l'accès à l’eau et l'assainissement dans certains camps.
Des articles d'hygiène essentiels comme du savon, des matelas de couchage et des seaux ont été distribués aux personnes qui en avaient le plus besoin.
Nos équipes sont prêtes à réagir en cas d’épidémie de choléra
Les équipes logistiques et médicales se tiennent également prêtes si une épidémie de choléra venait à se déclencher. Dans certaines localités, les dernières vaccinations remontent à 2017, ce qui ne permet pas d’assurer un niveau de protection suffisant contre cette maladie hydrique.
Nous continuons à soutenir les populations là où les besoins sont les plus importants
Les équipes MSF continueront à effectuer des évaluations supplémentaires et nous continuerons à apporter notre soutien là où les besoins sont les plus importants. Nos interventions devraient se poursuivre jusqu'à la fin du mois de mars.